Les 10 bugs informatiques les plus coûteux de l’histoire


Les 10 bugs informatiques les plus coûteux de l’histoire
 

L’avènement de l’informatique a été une révolution pour nos sociétés modernes, dans de nombreux domaines. A tel point que nous mettons parfois notre vie entre les mains électroniques de nos chers systèmes informatiques.

Ces systèmes fonctionnant grâce à des programmes codés pas des humains, par nature imparfaits, comment imaginer que tout cela puisse ne pas boguer ? Comment penser possible, dans ces conditions, d’atteindre le zéro-défaut, Graal moderne ?

Et curieusement, qui trouve cela encore angoissant de nos jours ?

Mais si cette innovation est devenue absolument incontournable dans notre vie quotidienne, elle a parfois fait l’actualité et laissé dans l’histoire des traces sombres dont on aurait aimé ne jamais être les témoins.

Une des composantes de ce qu’on appelle la non qualité s’appelle la sous-qualité. Elle intègre la présence de bugs, à l’origine de ces événements qui ont marqué notre histoire commune.

Quand l’informatique fait des siennes, cela peut provoquer une évaporation dans la nature de millions de dollars. Et la série est longue !

Voici l’heure de compter les points ! Zoom sur le top 10 des bugs les plus catastrophiques de l’histoire, assoiffés de notoriété, hurlant dans le silence de leur carte mère “le million, le million !”.

Le missile Patriot : erreur 404, scud introuvable, 28 morts

Nous sommes le 25 février 1991 sur le champ de bataille de la guerre du Golfe.

Un Scud iraquien frappe la caserne de Dhahran, en Arabie saoudite, tue 28 soldats du 14e détachement de quartier-maître de l’armée américaine.

L’attaque aurait dû être interceptée par le système radar des missiles Patriot en service. Mais un bug logiciel dans la gestion des horodatages par le système s’est mêlée à la partie.

Conséquence : le système a scruté dans la mauvaise partie du ciel et n’a trouvé aucune cible. En l’absence de cible, la détection initiale était supposée être une piste parasite et le missile avait été retiré du système.

En cause, la batterie de missiles Patriot qui était en service depuis 100 heures, au bout desquelles l’horloge interne du système avait dérivé d’un tiers de seconde. En raison de la vitesse du missile, cela équivalait à une distance manquante de 600 mètres.

Ironie du sort, deux semaines auparavant, le 11 février 1991, les Israéliens avaient identifié le problème et avaient informé l’armée américaine et le bureau du projet Patriot, le fabricant de logiciels.

Comme solution provisoire, les Israéliens avaient recommandé de redémarrer régulièrement les ordinateurs du système.

Le fabricant a fourni un logiciel mis à jour à l’armée le 26 février.

 
 

Le système Multidata Systems : double dose, 8 morts

Multidata Systems International est une société américaine qui édite un logiciel de planification de la thérapie qui calcule la dose de rayonnement appropriée pour les patients soumis à une radiothérapie.

Nous sommes en novembre 2000 à l’Institut national du cancer (Panama), client de ce logiciel.

Cet outil permet aux radiothérapeutes de tracer sur un écran d’ordinateur la mise en place de boucliers métalliques appelés “blocs” conçus pour protéger les tissus sains du rayonnement.

Mais il ne permet aux techniciens d’utiliser que quatre blocs de blindage, et les médecins panaméens souhaitent en utiliser cinq.

Les médecins découvrent qu’ils peuvent tromper le logiciel en dessinant les cinq blocs comme un seul gros bloc avec un trou au milieu. Ils ne se rendent pas compte que le logiciel Multidata donne différentes réponses dans cette configuration en fonction de la manière dont le trou est dessiné. Dessiné dans un sens, la dose correcte est calculée. Dessiné dans un autre sens, le logiciel recommande de doubler l’exposition nécessaire.

Au moins huit patients décèdent, tandis que 20 autres reçoivent une surdose susceptible de causer des problèmes de santé importants.

Les médecins, qui étaient légalement tenus de vérifier à la main les calculs de l’ordinateur, sont inculpés de meurtre.

Et le dédommagement des victimes a plutôt salé la note.

L'accélérateur médical Therac-25 : 5 morts

Le Therac-25 est une machine fabriquée en France et destinée à administrer une radiothérapie à des patients cancéreux.

Malheureusement pour les patients, son concepteur, relativement inexpérimenté fait preuve d’un manque de rigueur.

Entre la gestion de la concurrence dans le code et le manque de sécurité matérielle, la machine se transforme en fléau. La conséquence est tragique : surdoses de rayonnement et au moins 6 décès à déplorer entre 1985 et 1987.

La troisième guerre mondiale : évitée In Extremis

Nous sommes au début des années 80. La guerre froide perdure entre les Etats-Unis et la Russie. La Russie suspecte les Etats-Unis de préparer une attaque nucléaire dans leur direction.

La situation empire encore lorsque les Soviétiques abattent un vol commercial Coréen, tuant les 269 passagers dont un membre du Congrès américain en exercice.

Quelques temps après, le système d’alerte soviétique Oko, un système de surveillance des satellites géostationnaires et des stations au sol conçus pour repérer les lancements de missiles balistiques, signale que les États-Unis ont tiré un premier missile contre l’Union soviétique. Puis, ce sont quatre autres lancements qui sont signalés successivement par le système.

Mais par clairvoyance, le lieutenant colonel Stanislav Petrov, en poste de surveillance, suspecte un bug : objectivement, aucune stratégie américaine ne peut pousser à commander le lancement de 5 missiles !

Et Petrov a raison. Le système Oko a, en fait, détecté la lumière du soleil réfléchissant les nuages ​​et les a pris pour des lancements. Ces observations étaient censées être filtrées par l’ordinateur exécutant le système, mais les paramètres n’avaient pas été cartographiés correctement.

Et une guerre nucléaire évitée, une !

Le logiciel de gestion des pensions alimentaire britannique : dans les choux

Nous sommes en 2004. L’Agence britannique de traitement des pensions alimentaires (CSA) investit 450 millions de livres dans un système destiné à accélérer les paiements.

Malheureusement, le système s’avère complexe et rempli d’incompatibilités.

Conséquence : sur-paiement de 1,9 million de personnes pour un coût de 700 000 dollars, 7 milliards de dollars de pensions alimentaires non perçues, 239 000 dossiers en attente et 36 000 nouveaux cas bloqués dans le système.

Coût : un milliard de dollars.

Ariane 5, vol 501 : en fumée

Nous sommes le 4 juin 1996, jour du vol inaugural du lanceur européen Ariane 5, le vol 501. La mauvaise météo fait prendre une heure de retard à l’opération mais la lancement est donné à 9 h 35.

Après 36,7 secondes de vol, les fortes accélérations produites par l’évolution de la fusée provoquent un dépassement d’entier dans les registres mémoire des calculateurs électroniques du système de guidage inertiel principal, qui se met aussitôt hors service.

Le système de guidage de secours, identique au système principal, subit les mêmes effets et s’arrête à la même seconde. Le pilote automatique, qui s’appuie justement sur les informations provenant de ces systèmes de guidage inertiels, n’a alors plus aucun moyen de contrôler la fusée. L’échec de la mission est inéluctable.

La fusée explose à une altitude de 4 000 mètres au-dessus du centre spatial de Kourou, en Guyane. On ne déplore aucune victime. Mais dans l’explosion, les quatre satellites de la mission Cluster, embarquée dans la fusée, partent en fumée.

Valeur : 370 millions de dollars.

La sonde Mars Climate Orbiter : aux fraises

Nous sommes le 23 septembre 1999. Après un voyage de 286 jours, La sonde Mars Climate Orbiter s’apprête à se mettre en orbite autour de Mars.

Le moteur est lancé mais l’engin spatial est 100 km plus proche que prévu, à 60 km de la planète. Cela le positionne environ à 25 km au-dessous du niveau limite pour bien fonctionner.

Le système de propulsion surchauffe et il est désactivé. Cela empêche le moteur de finir de brûler et propulse la sonde en dehors de l’atmosphère martienne.

Pour l’anecdote, il se murmure que Climate Orbiter poursuit actuellement son voyage en orbite autour du soleil.

L’origine du problème ? Un accident métrique. En effet, les deux équipes techniques ayant collaboré à la construction ne s’étaient pas mises d’accord sur le système métriques à utiliser. L’une de Lockheed Martin à Denver utilisait le système métrique anglais, tandis que l’autre du Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena, en Californie utilisait le système métrique américain, comme c’est l’usage depuis près de 10 ans. La boulette…

Les experts, pour le moins perspicaces, déclareront : “Il s’agit d’un problème de processus de bout en bout”.

Coût : 125 millions de dollars.

Le lundi noir de 1987 : et krack !

Resituons le contexte. Entre 1979 et 1985, le dollar s’envole.

Le 22 septembre 1985, les pays du G7 organisent un repli du dollar. Conséquence : à la fin de 1986, le dollar se retrouve à son plus bas niveau historique, celui de 1979.

En 1987, les pays du G7 tentent de mettre fin à cette baisse. Conséquence : les taux d’intérêt remontent.

Le vendredi 16 octobre 1987, le Dow Jones perd plus de 4 % dans la journée. Les systèmes automatiques d’achats et de ventes d’actions, relativement récents à l’époque ne tiennent pas le choc, c’est la rupture.

Et le lundi 19 octobre 1987, le krach est inévitable, après l’annonce d’un déficit commercial important des États-Unis et le relèvement des taux directeurs de la banque centrale allemande, la Bundesbank, c’est la panique !

En 2 jours, 600 millions d’actions auront été échangées (ce qui représente plus de 3 fois l’activité du mois de septembre de la même année).

Cette chute est certes américaine à l’origine, mais mondiale dans ses effets. Contrairement à 1929, ce krach n’a pas été suivi d’une crise économique mais au cours du mois d’octobre, la baisse des indices boursiers locaux a été de :

  • 45,8 % à Hong Kong
  • 41,8 % en Australie
  • 26,4 % au Royaume-Uni
  • 22,5 % au Canada
 

La sonde spatiale Mariner 1 : dans le vent

La sonde spatiale Mariner 1 est lancée le 22 juillet 1962 à Cap Canaveral, en Floride. Quelques minutes après le début du vol, une antenne de guidage embarquée tombe en panne.

Cela entraîne le repli sur un système radar de secours qui aurait dû pouvoir guider le vaisseau spatial. Cependant, le logiciel de ce système de guidage présente une faille fatale

Les équations utilisées pour traiter et traduire les données de suivi en instructions de vol sont alors codées sur des cartes perforées et lors du codage, un symbole essentiel est manquant : un tiret haut, souvent confondu dans les années suivantes avec un trait d’union.

L’absence de tiret haut amène l’ordinateur de guidage à compenser de manière incorrecte certains mouvements légitimes de l’engin spatial.

La sonde essaye d’atterrir mais ses manœuvres anormales indiquent qu’elle est sur le point de s’écraser, potentiellement en zone habitée.

Pour des raisons de sécurité, 293 secondes plus tard, l’ordre est donné : la sonde doit être détruite. Boum !

Coût : 18,2 millions de dollars s’envolent dans l’atmosphère.

Le gazoduc en Sibérie : sous pression

Nous sommes en 1982. La CIA, suspectant l’Union Soviétique de vol de technologie américaine, lance une opération visant à tromper son ennemi en lui faisant acquérir un logiciel dans lequel elle a pris soin de glisser un bug informatique.

Quelques mois plus tard, le logiciel est en place dans le système qui pilote les pompes, les turbines et les vannes d’un gazoduc sibérien. Et le bug se réveille, poussant la vanne à subir des pressions bien au-delà de ce qu’elle peut subir. Et c’est l’explosion !

E.T. et ses amis ont alors la chance, si tant est qu’ils regardent à ce moment-là en direction de la Terre, d’assister rien moins qu’à la plus monumentale explosion non nucléaire jamais vue depuis l’espace.

L’objectif était clair : perturber l’approvisionnement en gaz soviétique, ses recettes en devises fortes provenant de l’Occident et toute l’économie russe.

L’espion M. Vetrov, responsable de cet incident, a été démasqué par le KGB et exécuté en 1983.

Ce dernier cas est donc un peu différent car le bug a été introduit volontairement mais son effet à l’échelle mondiale permet de comprendre le potentiel d’une faille informatique exploitée comme arme de guerre.

Et on comprend, par la même occasion, que les hackers ont encore de beaux jours devant eux, vue les travers de la nature humaine qui s’expriment trop souvent !

Quoi qu’il en soit, avec tout ça, et ce n’est qu’un échantillon, difficile de regarder la Google Car dans les phares sans trembler… Ça ne vous fait pas ça ?

Stéphanie Binet
Stéphanie Binet

Experte en qualité web, fondatrice de Gonogo Consultech : conseil en stratégie web et fournisseur de la solution HorusTest.
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